La pandémie de COVID-19 a frappé de plein fouet Terre-Neuve-et-Labrador, entraînant des retards et des annulations dans les projets; la main-d’œuvre continuera de s’ajuster jusqu’en 2030

Mars 22, 2021

La pandémie de COVID-19 a eu des répercussions disproportionnées sur Terre-Neuve-et-Labrador en 2020. L’instabilité des marchés pétrolier et gazier a entraîné le report ou l’annulation de nombreux projets en cours et proposés, freinant l’emploi actuel et futur en construction dans la province. Selon les dernières prévisions sur le marché du travail publiées par ConstruForce Canada aujourd’hui, le secteur de la construction et de l’entretien de la province continuera de reculer jusqu’en 2030, une tendance qui a commencé avant la pandémie avec l’achèvement de plusieurs projets industriels de grande envergure et s’est amplifiée en raison des événements de l’année passée.

D’après les prévisions du rapport provincial Regard prospectif – Construction et maintenance 2021-2030 de ConstruForce Canada, l’emploi global dans le secteur de la construction diminuera d’un peu plus de 1 000 travailleurs pendant la décennie. Un déclin prononcé de l’activité dans le secteur non résidentiel sera légèrement compensé par une hausse de l’emploi dans la construction résidentielle. Ces ajustements relatifs à la main-d’œuvre devraient avoir lieu au cours des quatre prochaines années, entre 2021 et 2025, et seront suivis par une période de stabilité relative.

« L’incertitude accrue entourant le prix du pétrole sur les marchés mondiaux, attribuable à la pandémie de COVID-19 au début du printemps 2020, a entraîné une baisse importante de l’emploi en construction à Terre-Neuve-et-Labrador en 2020, affirme Bill Ferreira, directeur général de ConstruForce Canada. Les répercussions des réductions touchant les investissements des entreprises, les exportations et les dépenses de consommation se sont fait sentir dans tous les secteurs de la construction. »

Entre 2021 et 2030, jusqu’à 4 600 travailleurs de la population active du secteur de la construction de la province devraient prendre leur retraite. Cela dépasse de beaucoup les quelque 2 550 nouveaux venus provenant de la population locale âgée de 30 ans ou moins qui devraient se joindre à la population active. Attirer ces jeunes travailleurs dans le secteur de la construction pourrait être un défi titanesque compte tenu du fait que Terre-Neuve-et-Labrador possède l’une des populations les plus âgées au Canada et de l’achèvement, du report ou de l’annulation de nombreux projets de mise en valeur des ressources naturelles à long terme.

Le perfectionnement de travailleurs de métier qualifiés dans le secteur de la construction nécessite des années et exige souvent la participation à un programme d’apprentissage provincial. Les nouvelles inscriptions dans les 13 plus grands programmes de métiers du secteur de la construction de la province ont reculé de 14 % par année en moyenne, ce qui a entraîné une baisse spectaculaire du nombre de nouveaux compagnons certifiés dans la province. En 2019, le nombre de travailleurs certifiés ayant réussi leur programme était moins de la moitié par rapport au sommet affiché en 2015.

Les répercussions de la pandémie de COVID-19 ont considérablement aggravé la situation. Les mesures sanitaires adoptées dans la province ont fortement perturbé la formation et la certification des apprentis en 2020.

Compte tenu des tendances actuelles en matière d’achèvement des programmes d’apprentissage et des départs à la retraite prévus pendant la décennie, plusieurs métiers risquent de connaître une pénurie de nouveaux compagnons ayant la formation requise d’ici 2030. Ces métiers comprennent les conducteurs d’équipement lourd, les mécaniciens industriels (mécaniciens de chantier), les plombiers, les tuyauteurs et monteurs d’appareils de chauffage, et les soudeurs. Un engagement continu en matière de formation et d’apprentissage sera nécessaire pour s’assurer d’avoir un nombre suffisant de travailleurs de métier compétents afin de maintenir une population active qualifiée à long terme.

Pour constituer une population active durable et diversifiée, le secteur de la construction et de l’entretien devra aussi renforcer ses efforts de recrutement auprès de groupes traditionnellement sous-représentés dans sa population active actuelle, notamment les femmes, les Autochtones et les nouveaux Canadiens.

En 2020, environ 1 100 femmes travaillaient dans le secteur de la construction de Terre-Neuve-et-Labrador, dont 55 % étaient en poste directement dans les projets de construction. Or, du total des 12 900 travailleurs de métier travaillant dans le secteur, les femmes ne représentaient que 5 %. Les Autochtones représentaient environ 5 % de la population active totale du Canada atlantique, ce qui est légèrement inférieur à la proportion qu’ils occupent au sein de la population active du secteur de la construction. Environ 76 % des travailleurs autochtones du secteur de la construction participent aux activités de construction sur les chantiers, ce qui suggère qu’il serait possible d’accroître leur recrutement dans les métiers du secteur de la construction. La hausse du taux de participation des femmes et des Autochtones aiderait énormément le secteur à satisfaire ses besoins en main-d’œuvre futurs.

Pendant la prochaine décennie, la province devrait accueillir quelque 1 560 nouveaux arrivants en moyenne chaque année, de sorte que la population immigrée sera une importante source future de travailleurs potentiels pour le secteur de la construction et de l’entretien de Terre-Neuve-et-Labrador. Les données démographiques de la province pointant vers la diminution du nombre de jeunes travailleurs pouvant se joindre à la population active, l’immigration va jouer un rôle de plus en plus important dans le développement de la population active future de la province. Les nouveaux Canadiens représentent actuellement environ 1 % de la main-d’œuvre de la construction de la province. La hausse du taux de participation des nouveaux Canadiens dans le secteur serait un élément important afin d’assurer que la population active du secteur de la construction demeure adéquate pour répondre aux besoins de l’économie.

ConstruForce Canada est une organisation nationale menée par le secteur et représentant tous les marchés du secteur de la construction au Canada. Son mandat est de fournir en temps opportun de l’information exacte et des analyses sur le marché du travail, en plus d’offrir des programmes et des initiatives pour faire en sorte que la population active canadienne de la construction et de l’entretien puisse répondre à la demande, renforcer sa capacité et acquérir les compétences requises. Visitez le site www.previsionsconstruction.ca.

Renseignements : Bill Ferreira, directeur général de ConstruForce Canada, par courriel, à ferreira@construforce.ca, ou par téléphone, au 613 569-5552, poste 2220.

Ce rapport a été élaboré avec le soutien et les commentaires de différents intervenants du secteur de la construction et de l’entretien de la province. Pour connaître les réactions du secteur local de la construction à la publication du plus récent rapport de ConstruForce Canada, veuillez communiquer avec les personnes suivantes :

Terry French
Président
Construction Labour Relations Association – NL
709 691-0550

Financé par le Programme d’appui aux initiatives sectorielles du gouvernement du Canada.