L’Ontario devra recruter 100 000 nouveaux travailleurs de la construction sur 10 ans pour suivre le rythme accru de la demande et des départs à la retraite

Février 4, 2020

Ottawa – Le secteur de la construction et de l’entretien de l’Ontario continue de fonctionner presque au maximum de sa capacité, grâce à des volumes élevés d’investissements dans les infrastructures publiques et privées et à l’activité résidentielle. Selon les prévisions sur le marché du travail publiées aujourd’hui par ConstruForce Canada, le secteur devra embaucher, former et maintenir en poste presque 100 000 travailleurs supplémentaires pour répondre à la croissance prévue de la demande et compenser un nombre record de départs à la retraite.

D’après les prévisions du rapport provincial Regard prospectif – Construction et maintenance 2020-2029 de ConstruForce Canada, la demande des secteurs résidentiel et non résidentiel entraînera deux sommets distincts au sein du marché de l’emploi, le premier en 2020 et le deuxième en 2026. ConstruForce prévoit que l’emploi dans la construction augmentera d’un peu plus de 23 000 travailleurs (+6 %) d’ici 2026 avant de diminuer de quelque 13 600 travailleurs à mesure que les grands projets prendront fin.

« La province devrait afficher un taux de chômage en construction faible, une forte demande de main-d’œuvre et un nombre élevé de départs à la retraite pendant la période de prévision, déclare Bill Ferreira, directeur général de ConstruForce Canada. Le secteur devra rester concentré sur le recrutement et la formation pour satisfaire la demande liée à l’expansion et remplacer les travailleurs au cours de la prochaine décennie. »

Le secteur non résidentiel sera le principal facteur à l’origine des sommets du marché du travail. Le sommet de 2020 sera le fruit de grands projets de transport collectif, de la construction et de la modernisation d’immeubles institutionnels, et du chevauchement des demandes liées à deux grands projets de remise en état d’une centrale nucléaire dans la région du Grand Toronto et du sud-ouest de l’Ontario.

Le prolongement du métro en parallèle aux projets régionaux d’électrification de réseaux ferroviaires dans la région du Grand Toronto, ainsi que de nombreux grands projets hospitaliers, devraient faire augmenter la demande pour les métiers clés entre 2024 et 2025. Les pressions exercées sur le marché non résidentiel devraient se poursuivre jusqu’au sommet de 2026, stimulées par des investissements continus et importants dans les infrastructures publiques.

Par ailleurs, un renforcement accru des secteurs manufacturier et de l’entreposage devrait aider à maintenir les tendances dans la construction d’immeubles industriels, tandis que de faibles taux d’inoccupation des immeubles de bureaux, la croissance du secteur des services et une robuste croissance démographique favoriseront la construction continue d’immeubles commerciaux.

La population active du secteur non résidentiel devrait augmenter de plus de 7 000 travailleurs d’ici 2029.

L’activité du secteur résidentiel a ralenti en 2019, mais l’augmentation récente dans la vente de nouvelles habitations suggère une reprise des mises en chantier de maisons unifamiliales basses en 2020, qui entraînera un renforcement de la tendance haussière au chapitre des mises en chantier en général au cours de la prochaine décennie, en raison de la demande comprimée et de la croissance démographique stimulée par l’immigration.

L’activité de rénovation augmentera à un rythme modéré pendant la décennie à partir des niveaux élevés actuels, et l’emploi total dans le secteur résidentiel devrait augmenter de 8 900 travailleurs (+4 %) jusqu’en 2026, avant de ralentir pendant le reste de la période de prévision.

La population active du secteur résidentiel devrait augmenter de près de 7 300 travailleurs d’ici 2029.

« La concurrence des besoins entre les cinq régions de l’Ontario – le centre, l’est, le nord, le sud-ouest et la région du Grand Toronto – limitera probablement le potentiel de mobilité intraprovinciale des travailleurs pour satisfaire les besoins en main-d’œuvre pendant les périodes de pointe associées aux projets, qui emploient bon nombre des mêmes métiers et professions, explique M. Ferreira. Or, même si ces régions sont interreliées, chaque marché du travail présente ses particularités. »

Le sud-ouest de l’Ontario s’apprête à connaître la croissance relative la plus importante en 2020, qui découlera du début des travaux de remise en état de la centrale nucléaire de Bruce Power, de l’accélération des besoins liés au pont international Gordie-Howe à Windsor, et des travaux à l’usine de NOVA Chemicals à Sarnia. Les travaux d’entretien planifiés dans le secteur industriel devraient faire augmenter les difficultés subies par le marché. L’emploi dans le secteur non résidentiel devrait augmenter de 6 % comparativement à 2019 et ajouter 1 400 travailleurs en 2020, à la suite d’une hausse de près de 2 500 travailleurs en 2019.

La région du Grand Toronto aura probablement besoin de 3 700 travailleurs supplémentaires pour satisfaire la demande en 2020. La hausse s’explique par l’augmentation des besoins liés aux grands projets Eglinton, Hurontario et Finch de système léger sur rail (SLR), ainsi que par les travaux continus de remise en état de la centrale nucléaire Darlington de la société Ontario Power Generation. Les investissements planifiés liés au métro et au secteur de la santé, de même que la croissance modérée en construction résidentielle, contribueront au besoin de recrutement de 19 400 travailleurs supplémentaires d’ici 2026, soit une hausse de 12 % par rapport à 2019.

Dans l’est de l’Ontario, la phase 2 du projet de SLR d’Ottawa, le réaménagement de l’édifice central de la Colline du Parlement et d’autres immeubles fédéraux, de nouveaux projets hospitaliers à Ottawa et à Kingston, ainsi que les travaux liés au complexe de recherche et développement des Laboratoires nucléaires canadiens à Chalk River, stimuleront la demande, de sorte que 3 400 travailleurs supplémentaires seront requis d’ici 2024, soit une hausse de 7 % par rapport à 2019.

À court terme, les besoins considérables dans le nord de l’Ontario sont attribuables à des investissements dans les infrastructures, notamment pour l’exploitation minière, le traitement des minéraux et le transport d’électricité à grande échelle. L’emploi dans la construction devrait augmenter de près de 2 100 travailleurs d’ici 2021, ce qui représente une hausse de 9 % par rapport à 2019, avant de diminuer jusqu’en 2024.

Le centre de l’Ontario bénéficie en partie des retombées découlant de l’expansion dans la région du Grand Toronto. Une croissance modérée dans les secteurs résidentiel et non résidentiel fera augmenter les besoins en main-d’œuvre de 2 900 travailleurs pendant la décennie.

Par ailleurs, il sera plus difficile de maintenir la capacité de la main-d’œuvre compte tenu du départ à la retraite prévu de 86 300 travailleurs, soit 21 % de la population active actuelle, d’ici 2029. Le secteur pourrait attirer 78 900 nouveaux venus provenant de la population locale âgée de 30 ans ou moins, mais un écart attendu de près de 21 800 travailleurs devra tout de même être comblé.

Le perfectionnement de travailleurs de métier qualifiés dans le secteur de la construction nécessite des années et exige souvent la participation à un programme d’apprentissage provincial. Près de 69 580 apprentis se sont inscrits dans les 24 plus grands programmes de métiers en construction de la province entre 2013 et 2019, et 41 852 personnes ont terminé leur formation pendant cette période. Selon les tendances actuelles en matière d’inscription aux programmes d’apprentissage et de réussite connexe, plusieurs métiers pourraient ne pas suivre le rythme des départs à la retraite, ce qui pourrait causer une pénurie de compagnons certifiés d’ici 2029, et le risque pourrait être plus élevé pour les chaudronniers, les briqueteurs-maçons, les techniciens d’équipement lourd, les électriciens industriels et les soudeurs. Même si les apprentis ne peuvent pas, à eux seuls, satisfaire l’importante demande de compagnons à court terme, un engagement continu en matière de formation et d’apprentissage demeurera nécessaire pour éviter d’éventuelles pénuries de compétences dans le secteur.

Pour constituer une main-d’œuvre durable, le secteur de la construction et de l’entretien devra aussi renforcer ses efforts de recrutement auprès de groupes traditionnellement sous représentés dans sa population active actuelle, notamment les femmes, les Autochtones et les nouveaux Canadiens.

En 2019, 65 600 femmes travaillaient dans le secteur de la construction de l’Ontario, dont 23 % étaient en poste directement dans les projets de construction. Or, des 394 600 travailleurs de métier œuvrant dans le secteur, les femmes ne représentaient que 3,8 %. De la même façon, les Autochtones représentaient environ 2,7 % de la population active totale du secteur, dont quelque 80 % travaillent directement dans les projets de construction. La hausse du taux de participation de ces deux groupes aiderait énormément le secteur à satisfaire ses besoins en main-d’œuvre futurs.

La population active de la construction de l’Ontario est formée d’environ 26 % de nouveaux Canadiens. Pendant la prochaine décennie, la province devrait accueillir 140 000 nouveaux arrivants en moyenne chaque année, de sorte que la population immigrée sera une importante source future de travailleurs potentiels pour le secteur de la construction et de l’entretien de l’Ontario.

ConstruForce Canada est une organisation nationale menée par le secteur et représentant tous les marchés du secteur de la construction au Canada. Son mandat est de fournir en temps opportun de l’information exacte et des analyses sur le marché du travail, en plus d’offrir des programmes et des initiatives pour faire en sorte que la population active canadienne de la construction et de l’entretien puisse répondre à la demande, renforcer sa capacité et acquérir les compétences requises. Visitez le site www.previsionsconstruction.ca.

Renseignements : Bill Ferreira, directeur général de ConstruForce Canada, par courriel, à ferreira@construforce.ca, ou par téléphone, au 613 569-5552, poste 222.

Ce rapport a été élaboré avec le soutien et les commentaires de différents intervenants du secteur de la construction et de l’entretien de la province. Pour connaître les réactions du secteur local de la construction à la publication du plus récent rapport de ConstruForce Canada, veuillez communiquer avec les personnes suivantes :

Wayne Peterson
Directeur général
Construction Employers Coordinating Council of Ontario
905 516-6693

Tony Fanelli
Directeur général
Construction Labour Relations Association – Ontario
(647) 296-3402

Ian Cunningham
Président
Council of Ontario Construction Associations
416 968-7200, poste 224
icunningham@coca.on.ca

Nigel Hare
Président
Ironworkers Local 765
(613) 327-7317

Mike Carter
Directeur général
London & District Construction Association
519 453-5322
M.Carter@ldca.on.ca

David Frame
Directeur, Relations avec le gouvernement
Ontario General Contractors Association
905 671-3969

Giovanni Cautillo
Directeur général
Ontario Sewer and Watermain Construction Association
(905) 629-7766 ext. 229

John A. DeVries
Président
Association de la construction d’Ottawa
613 236-0488, poste 10

Karen Renkema
Vice-présidente et directrice régionale, Ontario
Progressive Contractors Association of Canada (PCA)
416 768-4848
krenkema@pcac.ca

Patrick Dillon
Directeur des opérations
Provincial Building and Construction Trades Council of Ontario
416 679-8887

Andrew Pariser
Vice-président
RESCON
416 970-7665

Adam Pinder
Directeur général
Directeur des relations de travail
Sault Ste. Marie Construction Association
705 759-8830
adam@ssmca.com

Financé par le Programme d’appui aux initiatives sectorielles du gouvernement du Canada.