Les difficultés de recrutement persistent en Ontario, où l’activité de construction continue de croître

Avril 25, 2023

Les difficultés du marché du travail pourraient se poursuivre dans le secteur de la construction de l’Ontario à court terme, étant donné que l’activité continue en construction résidentielle et non résidentielle fera grimper l’emploi jusqu’à un sommet en 2028 et exercera des pressions supplémentaires sur les conditions de recrutement déjà serrées.

ConstruForce a publié aujourd’hui son rapport Regard prospectif – Construction et maintenance 2023–2032 pour l’Ontario. D’après les conclusions de ce rapport, les marchés du travail pour de nombreux métiers et professions de la construction en Ontario étaient sous tension à la fin de l’année 2022. Malgré la hausse des taux d’intérêt, l’activité dans le secteur de la construction résidentielle est demeurée vigoureuse, stimulée par la forte migration vers la province et les activités de rénovation. Quant au secteur de la construction non résidentielle de l’Ontario, il continue d’être stimulé par une longue liste de grands projets dans presque toutes les régions.

Au cours de la période de prévision de dix ans, l’activité dans le secteur de la construction résidentielle de l’Ontario est influencée par de nombreux facteurs clés. La hausse des taux d’intérêt devrait entraîner un recul de la construction de nouvelles habitations dans la province en 2023 et en 2024. Ce repli sera quelque peu modéré par une forte migration vers la province, tandis que l’activité globale dans le secteur de la construction résidentielle sera soutenue par un secteur de la rénovation et de l’entretien qui devrait connaître une croissance continue jusqu’en 2032. Après un léger recul en 2023 et en 2024, l’emploi global dans le secteur de la construction résidentielle devrait atteindre un sommet en 2030, avant de ralentir jusqu’en 2032.

Quant au secteur de la construction non résidentielle de la province, on s’attend à ce qu’il connaisse une croissance tout au long de la période de prévision, car d’importants projets dans toutes les régions stimuleront la demande. En 2027, l’emploi devrait atteindre un sommet de 16 % au-dessus du niveau de 2022, car les travaux de nombreux grands projets culmineront cette année-là. Parmi ces projets, mentionnons des projets de système léger sur rail (SLR) et de métro dans de grands centres urbains, les travaux de remise en état de centrales nucléaires (Bruce Power et Ontario Power Generation) en cours, les grands projets du secteur de la santé ainsi que d’autres projets institutionnels dans toutes les régions

Pour l’ensemble de la période de prévision, l’emploi dans le secteur de la construction et de l’entretien devrait atteindre un sommet en 2028, année où il aura augmenté de près de 8 % par rapport à 2022. En 2032, cependant, l’emploi devrait ralentir et s’établir 5 % au-dessus du niveau de 2022. La croissance sera plus prononcée dans le secteur de la construction non résidentielle (+11 %) et on prévoit une expansion plus modeste de 2 % pour le secteur de la construction résidentielle.

Ces données sont fondées sur les besoins actuellement connus et ne tiennent pas compte de l’objectif du gouvernement fédéral de doubler le nombre de nouvelles habitations construites au Canada au cours de la prochaine décennie ni de l’augmentation prévue de la demande de services de construction liée à la rénovation des immeubles résidentiels et des immeubles industriels, commerciaux et institutionnels existants dans le cadre des efforts d’électrification de l’économie.

« Le secteur de la construction et de l’entretien de l’Ontario est bien positionné pour connaître plusieurs années de forte croissance, affirme Bill Ferreira, directeur général de ConstruForce Canada. Son défi sera de composer avec des marchés du travail déjà sous tension. Un certain nombre de travailleurs plus âgés qui ont quitté le marché du travail pendant la pandémie de COVID-19 ont mis du temps à revenir. Ce fait, associé à une progression continue de l’emploi, a poussé les taux de chômage du secteur de la construction à des niveaux historiquement bas. La situation s’est également complexifiée par la perte de compétences et d’expérience causée par le départ de travailleurs plus âgés qui ne peuvent pas être facilement remplacés par de nouveaux travailleurs. »

Bien qu’elles soient reliées, les cinq régions de l’Ontario – le centre, l’est, la région du Grand Toronto, le nord et le sud-ouest – présentent chacune des conditions du marché du travail distinctes et peuvent avoir des besoins complémentaires et concurrents en matière de main-d’œuvre.

Le secteur de la construction du centre de l’Ontario a été stimulé en partie par un exode important de résidents de la région du Grand Toronto au cours des dernières années. Les modalités de travail à domicile liées à la pandémie, combinées à l’amélioration des transports ferroviaires et à la baisse du coût de la vie, ont contribué à faire progresser la construction de nouvelles habitations dans la région. Le marché local de l’habitation devrait se replier en 2023 en raison de la hausse des taux d’intérêt, mais la croissance devrait reprendre d’ici 2025. L’emploi dans le secteur de la construction non résidentielle sera soutenu par une combinaison de grands projets de construction d’ouvrages de génie civil, dont un grand nombre dans la région de Hamilton. L’emploi total dans le secteur de la construction devrait augmenter de 1 % par rapport à 2022, en raison de hausses exclusivement dans le secteur de la construction non résidentielle.

Les conditions du marché du travail pour le secteur de la construction de l’est de l’Ontario ont figuré parmi les plus serrées de la province en 2022, des pressions se faisant ressentir pour la plupart des métiers et professions. Même si les défis en matière de recrutement devraient s’atténuer à court terme dans le secteur résidentiel, les prévisions pour le secteur non résidentiel suggèrent que des difficultés pourraient subsister jusqu’en 2027 et 2028. Le marché régional bénéficie d’une série de projets à valeur élevée du secteur public, notamment la deuxième phase du SLR d’Ottawa, le réaménagement de l’édifice central de la Colline du Parlement, ainsi que la remise en état et la construction de plusieurs autres immeubles fédéraux. De nouveaux projets d’hôpitaux à Ottawa et à Kingston s’ajoutent à la demande du marché dans les dernières années de la période de prévision. L’emploi global augmentera jusqu’à un sommet en 2027, puis il diminuera par la suite.

Le marché de la construction de la région du Grand Toronto sera soutenu par une série de grands projets de transport collectif, de remise en état de centrales nucléaires, de nouveaux projets hospitaliers et de rénovation d’autres immeubles gouvernementaux, ce qui portera l’emploi dans le secteur de la construction non résidentielle à un sommet en 2027. Quant au secteur de la construction résidentielle de la région, il devrait sortir d’un bref recul en 2024, soutenu par la croissance et le vieillissement des parcs de logements, qui nécessitent un entretien continu, et par la tendance générale observée chez les personnes âgées à investir dans leur habitation afin de vieillir chez soi. D’ici 2032, l’emploi global dans le secteur de la construction augmentera de 27 200 travailleurs (+16 %) par rapport à 2022.

Dans le nord de l’Ontario, le marché de la construction sera fortement influencé par l’activité dans le secteur de l’exploitation minière et des services publics. Comme on s’attend à ce que ces deux secteurs enregistrent de fortes hausses en 2023, et que les travaux du centre correctionnel de Thunder Bay et de l’hôpital de Weeneebayko devraient commencer au cours des dernières années de la période de prévision, l’emploi dans le secteur de la construction non résidentielle devrait se maintenir à des niveaux élevés au moins jusqu’en 2027. Les prévisions pour le secteur de la construction résidentielle suivront une tendance similaire.

Le sud-ouest de l’Ontario a été soutenu par un marché de l’habitation vigoureux, également alimenté par la migration de sortie dans la région du Grand Toronto. Après un bref recul en 2022, l’emploi du marché de la construction résidentielle de la région devrait atteindre un sommet en 2027, avant de redescendre les années suivantes. Le secteur de la construction non résidentielle local, quant à lui, amorce la période de prévision en force, stimulé par les travaux en cours dans le cadre de la remise en état de la centrale nucléaire de Bruce Power, les travaux du pont Gordie-Howe, de nouveaux investissements dans la fabrication de batteries et le réoutillage automobile, ainsi que la hausse du volume des travaux d’entretien et de fermeture d’usines du secteur industriel à Sarnia. La mise en chantier proposée de l’hôpital de soins actifs de Windsor en 2026 fera augmenter l’emploi plus tard dans la période de prévision. D’ici 2032, le secteur de la construction du sud-ouest de l’Ontario devrait se replier légèrement par rapport aux niveaux élevés de 2022.

La satisfaction des besoins dans les différentes régions de l’Ontario s’avérera difficile pendant les périodes de pointe en raison de la mobilité interrégionale limitée, puisqu’à court terme, on prévoit une demande élevée dans la plupart des marchés régionaux de la construction dans la province. Le secteur de la construction est également confronté au défi du vieillissement de la main-d’œuvre. La hausse de l’emploi découlant de la croissance et le départ à la retraite prévu de plus de 82 600 travailleurs (ce qui correspond à 18 % de la population active en 2022) porteront les besoins d’embauche de l’ensemble du secteur à près de 119 000 travailleurs au cours de la période de prévision.

En partie grâce aux efforts de promotion accrus et ciblés, le secteur de la construction de la province a fait augmenter de 7 % le nombre de jeunes travailleurs de moins de 25 ans au sein de sa population active depuis 2019. Pendant toute la période de prévision, on s’attend à ce que l’Ontario recrute environ 88 400 nouveaux venus de moins de 30 ans dans la province. Il reste donc un écart projeté de près de 30 500 travailleurs qu’il faudra combler à partir de diverses sources extérieures à la population active existante pour répondre à la demande.

Le perfectionnement de gens de métier qualifiés dans le secteur de la construction nécessite des années et exige souvent la participation à un programme d’apprentissage provincial. Les nouvelles inscriptions dans les 32 plus grands programmes de métiers de la province ont atteint des niveaux records en 2019 et ont augmenté plus rapidement que l’emploi au cours de la dernière décennie, ce qui a entraîné une augmentation de l’offre de compagnons.

Selon le rythme actuel des nouvelles inscriptions et les tendances en matière d’achèvement des programmes d’apprentissage, plusieurs métiers pourraient être à risque et connaître une pénurie de nouveaux compagnons d’ici 2032. Parmi ces métiers, citons ceux de briqueteur-maçon, de charpentier-menuisier, de manœuvre en construction, de poseur de revêtements d’intérieur, de vitrier, de conducteur d’équipement lourd, de technicien en instrumentation industrielle, de calorifugeur (chaleur et gel), de conducteur de grue mobile, de peintre et décorateur, de couvreur, de conducteur de tracteur semi-remorque et de soudeur.

L’industrie de la construction continue de porter une attention particulière à la constitution d’une population active plus diversifiée et plus inclusive. Pour ce faire, des efforts sont déployés pour accroître le recrutement de personnes appartenant à des groupes traditionnellement sous-représentés dans la population active en construction de la province, comme les femmes, les Autochtones et les nouveaux arrivants au Canada.

En 2022, le secteur de la construction de l’Ontario employait environ 70 400 femmes, ce qui représente une augmentation de près de 2 700 travailleuses par rapport au total de 2021. Cependant, seulement 23 % d’entre elles travaillaient directement sur les chantiers. En proportion du total, les femmes ne représentaient que 4 % des plus de 435 000 personnes de métier employées en Ontario en 2022. Ces chiffres n’ont pas changé par rapport à 2021.

La population autochtone du Canada est un autre groupe sous-représenté qui offre des possibilités de recrutement pour le secteur de la construction de l’Ontario. En 2021, les travailleurs autochtones représentaient 3 % de la population active du secteur de la construction de la province. Ce chiffre n’a pas changé par rapport au pourcentage observé en 2016, et est légèrement supérieur à la part de 2,5 % d’Autochtones dans l’ensemble de la population active. Il serait possible d’accroître davantage le recrutement des travailleurs autochtones dans le secteur de la construction de la province, étant donné que les travailleurs autochtones semblent prédisposés à y faire carrière et que la population autochtone est celle qui affiche la croissance la plus rapide au Canada.

Le secteur de la construction entend également accroître le recrutement des nouveaux arrivants au Canada. Selon les tendances antérieures en matière d’établissement, l’Ontario devrait accueillir une moyenne de près de 190 500 nouveaux arrivants chaque année d’ici 2032. La population immigrée pourrait ainsi être un facteur clé de croissance de la population active. En 2021, les nouveaux arrivants représentaient 27 % de la population active de la construction en Ontario.

La hausse du taux de participation des femmes, des Autochtones et des nouveaux arrivants au Canada aiderait énormément le secteur de la construction en Ontario à satisfaire ses besoins futurs en main-d’œuvre.

ConstruForce Canada est une organisation nationale menée par le secteur et représentant tous les marchés du secteur de la construction au Canada. ConstruForce Canada a pour mandat de répondre aux besoins du marché du travail en matière de perfectionnement professionnel dans le secteur de la construction et de l’entretien. Dans le cadre de ses activités, ConstruForce travaille avec des intervenants clés du secteur, notamment des entrepreneurs, des promoteurs, des fournisseurs de main-d’œuvre et de formation ainsi que des gouvernements afin de déterminer les tendances de l’offre et de la demande qui auront une incidence sur la capacité de la population active, et soutient les personnes à la recherche d’un emploi dans le secteur. ConstruForce dirige également des programmes et des initiatives qui favorisent l’accroissement des compétences et de la productivité de la main-d’œuvre, l’amélioration des modalités de formation, l’offre d’outils relatifs aux ressources humaines aidant à l’adoption de pratiques exemplaires ainsi que d’autres initiatives à valeur ajoutée visant à répondre aux besoins de la population active du secteur en matière de perfectionnement professionnel. Visitez www.construforce.ca.

Renseignements : Bill Ferreira, directeur général de ConstruForce Canada, par courriel, à ferreira@construforce.ca, ou par téléphone, au 613-569-5552, poste 2220.

Ce rapport a été élaboré avec le soutien et les commentaires de différents intervenants du secteur de la construction et de l’entretien de la province. Pour connaître les réactions du secteur local de la construction à la publication du plus récent rapport de ConstruForce Canada, veuillez communiquer avec les personnes suivantes :

Mark Arsenault
Directeur des opérations et secrétaire-trésorier
Conseil provincial des métiers de la construction de l’Ontario
647-402-0390

Mike Carter
Directeur général
London & District Construction Association
519-453-5322

Giovanni Cautillo
Président
Ontario General Contractors Association
905-671-3969

Ian Cunningham
Président
Council of Ontario Construction Associations
416-968-7200, poste 224

John A. DeVries
Président et directeur général
Association de la construction d’Ottawa
613-236-0488, poste 10

Paul de Jong
Président
Progressive Contractors Association of Canada
403-620-3781

Tony Fanelli
Directeur général
Association des relations de travail en construction de l’Ontario
647-296-3402

Andrew Pariser
Vice-président
RESCON
416-970-7665

Wayne Peterson
Directeur général
Construction Employers Coordinating Council of Ontario
905-516-6693

Financé par le Programme de solutions pour la main-d’œuvre sectorielle du gouvernement du Canada.